Camp d’été 2023 – Hérault-Causse du Larzac

Camp d’été 2023 – Hérault-Causse du Larzac

Compte-rendu en image du camps d’été 2023 pour lequel des membres du SCCM et du CSM se sont donné rendez-vous dans l’Hérault du 29 juillet au 13 août 2023

Un total de 200 heures passées sous terre a été comptabilisé pour l’équipe SCCM.

Ce sont 12 grottes qui auront été visitées lors de ce séjour par une équipe de 3 à 6 spéléo selon les sorties. Et ils en ont vu de belles choses : d’anciennes galeries équipées par des fromagers comme la grotte de la Cabane de St Paul des Fonts, de magnifiques draperies dans la Serre des Périers, des méduses géantes dans Sot Manit ou encore des effets de lumière quasi divine dans Combelles,, il y en avait pour tous les goûts ! On vous laisse découvrir en image ces merveilles souterraines.

Semaine post-congrès international de spéléologie (UIS 2022)

Chambéry, massif des Bauges, Savoie
31 juillet – 7 août 2022

Hébergement et localisation

Le camp s’est tenu situe dans le massif des Bauges, à l’est de Chambéry, où s’est tenu la semaine précédente le congrès de l’Union Internationale de Spéléologie (UIS 2022). Une première équipe venu de Paris est arrivé dimanche et ont pris possession du gîte puis a été rejoint le lendemain par les membres du SCCM qui étaient d’orga au congrès.

Lundi 1er août : Source du Pissieu

Première journée rando en attendant les membres qui sont d’orga au congrès. Marche jusqu’à la cascade du Pissie via la route puis le ruisseau de la Lavanche et le nant d’Aillon jusqu’à la cascade ; durée prévue : 2h. Malgré le froid mordant de l’eau quelques uns tente l’exploration de la cavité visible derrière la cascade : une faille de 80-90 cm de largeur puis une chatière. Le reste de la cavité est un boyau progressant en pente raide qui se prête peu à l’exploration en sandales.

Deuxième cavité (source du Pissieu) repérée au-dessus de la cascade: entrée via de larges anfractuosités entre de gros blocs de pierre. Une chauve-souris est repérée en train de dormir au plafond. Progression dans un boyau puis un fil d’Ariane, descente d’une échelle rouillée. Nous arrivons sur le début de la partie immergée équipée d’une petite plateforme : suite de l’exploration en plongée possible.

Parenthèse culturelle

Nant : (définition) (Régional, Est et sud-est de la France). Cours d’eau, ruisseau, torrent. Mot région., princ. de la Savoie (employé comme topon. dans un domaine beaucoup plus étendu), issu d’un gaul. *nantu «vallée», anc. cornique nant «id.», gallois nant, nanto «ruisseau», bret. nant «canal, fossé». Prononc.: [nɑ ̃])

CNRTL
Cascade du Pissieu

Mardi 2 août : Gouffre de Germinal


Objectif du jour : le gouffre de Germinal, découvert en 1987 en contrebas de la station
de ski de Semnoz. La cavité a bénéficié d’importants travaux de consolidation et de
désobstruction il y a une dizaine d’années, et a été équipé pour le congrès UIS. C’est une
succession de petits puits parfaite pour consolider les gestes techniques sur corde pour les débutants.
L’entrée s’effectue par un véritable « puit de mine » avec coffrages, étais et échelles. Après
un boyau étroit, une belle galerie creusée dans la grotte entrecoupée de 10 petits puits et ressauts
nous promène entre les strates suivant un petit actif. Une trémie consolidée donne à apprécier
le travail de consolidation effectué, une seule personne à la fois tout de même. Nous laissons
une galerie annexe pour le retour, promettant d’après le topoguide des galeries « de toute beauté ».
La suite nous conduit dans une salle aux dimensions impressionnantes, à -192 mètres.
Les galeries annexes, moyennant quelques étroitures, donnent à observer de belles
fistuleuses et des cristaux. Une fois sortis de la cavité ascension vers au Crêt du Châtillon, à environ 1702 mètres d’altitude,
pour admirer la région, du lac Léman au Mont Blanc en passant par les Écrins et le lac du
Bourget.
TPST groupe : 6 heures

3 spéléologues à l'entrée du gouffre de Germinal
paysage depuis de le sommet du Semnoz

Mercredi 3 août : Grottes de la Doria et Carret


L’approche de la Doria passe par marche escarpée et une vire conduisant à l’entrée à flanc de falaise qui offre une vue magnifique sur la vallée. La grotte se visite sans corde et nous nous promenons dans larges galeries conduisant à la rivière souterraine de la Doria. Des expérimentations scientifiques sont réalisées dans la grotte et mises en avant par des panneaux explicatifs.

La topographie fournie laisse à désirer et nous tournons un moment à la recherche d’un
réseau annexe. Au détour d’une conduite forcée, une chatière donne accès à un laminoir, qui après un ramping inconfortable, ne débouche sur rien. La sortie de la cavité se fait par un rappel en falaise donnant au
pied de la cascade de la Doria.
TPST = 6h.

Une courte marche permet d’accéder à la seconde grotte, qui a bénéficié à la fin du
XIXeme siècle de fouilles archéologiques et où quelques restes d’occupation humaine ont été
trouvés. La grotte se termine très rapidement dans une désobstruction dans la glaise et les
moustiques. Quelques vestiges d’une maison-musée construite lors des fouilles
complètent la visite.


Jeudi 4 août : Traversée Tanne névé -> Tanne Cochon


Le topoguide la propose dans le sens Cochon-Névé mais il est en réalité bien plus simple de la
faire dans le sens Névé-Cochon (évitant de remonter des étroitures assez pénibles). Cette
traversée permet de découvrir une petite partie d’un des grands réseaux de Savoie et est un
classique de la région. Par chance, elle est équipée intégralement dans le cadre du congrès de
l’UIS.
L’approche s’effectue en suivant la spéléorando, jusqu’à la Tanne du Névé. Le nom
de l’entrée vient du fait qu’historiquement, la neige tombée en hiver par l’ouverture du plafond
s’accumulait et perdurait à l’année à la faveur de la fraîcheur de la cavité (cette année de canicule ne laisse qu’un petit tas).

L’entrée se fait directement par la porte cochère en suivant la visite « grand publique ».
Le début de la cavité est de classe I et fait partie du sentier de découverte.
La progression au-delà de la partie « spéléo-rando » se compose d’abord de quelques verticales
étroites puis d’une succession d’un méandre / puits.
Remontée par un impressionnant méandre qui s’entrecoupe par endroit, créant des lucarnes dans les parois, donnant selon
la taille de l’ouverture un véritable bras fossile ou un petit hublot duquel on peut voir le reste de
l’équipe au détour d’un tournant. Plusieurs fois, il faudra choisir entre opposition sportive et
ramping humide. La fin de la remontée s’effectue par une suite de puits
et la fatigue se fait quelque peu sentir en arrivant à la tanne Cochon. Cette dernière porte
d’ailleurs son nom car un cochon y aurait chuté à pic.

TPST : 6h45 à 8 personnes

Vendredi 5 août : Fijota Express


La Fitoja express est un classique de la région et permets un accès aisé à la la grande salle Fitoja,
découverte dans les années 80 avec le réseau de la Méduse et nommée en hommage aux noms
de ses inventeurs. A l’époque, l’accès se faisait par le Creux de la Litorne. Depuis 2016, une fissure d’à peine 10cm soufflant un air froid est agrandie
par les clubs locaux et permet la jonction avec le reste du réseau (via la bien nommée « étroiture
de la jonction ») – et Fitoja Express est née. Cela permet alors d’accéder via un enchaînement de
puits et d’étroitures à la salle avec un aller-retour plus court en alternative à la traversée
Litorne-Fitoja.

La descente alterne verticales et étroitures aux noms évocateurs tels que « ‘étroiture de la
douche » (heureusement à sec pour nous) ou « étroiture de l’espoir », mais qui nous semblent assez
larges après le méandre de la veille (Névé-Cochon).
Un vent froid soulève de la poussière dans les étroitures et pimente quelque peu la progression
qui ne présente, contrairement à ce que laisse entendre le topoguide, aucune difficulté majeure
mis à part une sortie de puits dans une étroiture.
On arrive dans la salle Fitoja pour découvrir des myriades de concrétions : coulées,
stalactites, stalagmites, fistuleuses, piles d’assiettes, gours, colonnes ! Toute en longueur (~ 400m !) et d’un
volume très respectable, la salle se visite en respectant le balisage mis en place pour préserver
les zones fragiles. On s’attarde pour prendre quelques photos (une
bonne palanquée, ouais !), deux heures et demi seront nécessaires pour traverser la salle. Tout
au fond de la salle, l’UIS a installé la « capsule temporelle », un contenant scellé en forme de sablier
dans lequel les délégués du Congrès 2022 ont déposé des objets à l’intention des spéléos du
futur, le « sablier » sera en principe ouvert en 2091 – date à laquelle la France devrait recevoir
son prochain Congrès UIS.
TPST 8h30 à 7 personnes, et beaucoup de photos


Samedi 6 août : Creux de la Cavale et Traversée Garde Cavale


Pour la dernière sortie du camp, l’équipe se sépare en 2.

Une première équipe de spéléos composée de Guillaume, Guy et Nathalie
effectuera la traversée Trou du Garde – Creux de la Cavale ; et une seconde équipe composée
d’Antoine, Merlin, Vicki et Vincent effectuera un aller-retour par Cavale, moins long. Tout est
équipé dans le cadre du congrès, et permet de découvrir l’un des plus grands réseaux souterrains
locaux.


Equipe 1 : Garde-Cavale

Nous entrons par le trou de Garde à 11h. La descente comprend de nombreux puits
entrecoupés de quelques petites sections de méandres et de mains courantes. Vers la fin de la
descente, nous rejoignons l’actif (rivière du Rethiède), à l’étiage vu les conditions climatiques.
La dernière verticale, le puits de la Cascade est équipé hors crue et nécessite de passer une
longue vire pour y accéder.
Arrivés au point bas de la traversée (-236), nous quittons la progression facile du
Rethiède pour remonter le Chiricahua, qui s’avère aussi pénible à prononcer qu’a franchir. C’est
un méandre étroit, pas autant que celui de Névé-Cochon mais plus « accrocheur » et avec de
nombreux passages nécessitant de monter sur corde pour redescendre ensuite au fond du
méandre. Nous mangeons vers 14h15 dans la « salle à manger » conseillée par le topoguide.
Après un petit ramping nous débouchons dans la rivière du Larcoutier. Elle est très agréable à
remonter après les passages étroits du Chiricahua, et assez esthétique, car elle semble traverser
des nombreuses failles. A 15h, nous quittons le Lacoutier pour Le Papagos. Une galerie plus
fossile, assez boueuse mais sans être désagréable : elle est large et la glaise ne contrarie que
rarement la progression.
15h40 : Nous débouchons dans la rivière de la Cavale et commençons la remontée. La
progression est aisée et la rivière très esthétique : des parois grises en un plancher blanc ; parfois
une couche différente a été érodée sur les murs et un liseré noir souligne l’une des extrémité des
coups de gouges. Quelques plans d’eau pimentent la progression mais il est possible d’éviter de
se mouiller si on pense à lever la tête. Nous traversons les grandes salles et retrouvons peu après la
seconde équipe qui vient de finir sa pause repas à l’entrée de la grande salle.
17h30 : Nous arrivons aux puits d’entrée du Creux de la Cavale. Le temps de passer les
puits, la petite étroiture et la trémie et l’équipe se retrouve dehors vers 18h. Tout au long de la
traversée, le balisage s’est avéré excellent : visible de loin avec la position actuelle notée sur les
flèches. Vu le caractère parfois labyrinthique de la traversée, il était d’une aide précieuse. Au
final, une traversée assez « facile » grâce au balisage, à l’équipement en fixe et à l’absence de vrai
difficulté technique mais qui demande quand même une autonomie complète au vu du nombre
d’obstacles à franchir.


Equipe 2 : Cavale-Cavale


L’entrée est terreuse et humide, et la trémie-tobogan d’entrée est glissante (le guide
suggère de l’équiper en hiver, car la glace le rend impraticable.). Quelques verticales, une
étroiture et quelques escalades plus loin, le gros de la progression sur corde est derrière nous et

le reste se fera à pied. Très vite, nous rejoignons la Cavale et ses nombreux affluents. La
topographie fournie par le Congrès est détaillée et précise, et le balisage
régulier L’eau n’est pas chaude, et certains passages doivent se faire
en opposition pour éviter de ramper dans l’eau. D’autres, notamment le « plan d’eau », sont
inévitables et on en ressort mouillés jusqu’à mi-cuisse. La progression est globalement aisée
mis à part quelques pas d’escalade entre deux oppositions. On peut y voir notamment de belles
concrétions, trois petits ressauts de la rivière, des strates ferrugineuses…
Après avoir atteint les grandes salles, un gouter bien mérité nous requinque pour le
retour, effectué bien plus rapidement. On en profite pour explorer l’affluent des Pauwnees (hors
plan), remonté que quelques centaines de mètres (à continuer, c’est joli !) avant de continuer la
remontée et de finalement sortir un peu après l’équipe « traversée ».
TPST 6h avec photos et exploration d’un affluant annexe.


Bibliographie et ressources utilisées

  • Topoguide Spéléologie en Savoie, CDS73, dernière ed 2022 : attention, coordonnées UTM erratiques (manque une virgule ou un 0…), descriptifs d’accès trompeurs et sens de certaines traversées inversé (non bloquant mais plus difficile). Topographies + fiches d’équipement (non testées).
  • Site du congrès UIS : nombreuses topographies et détails d’accès (qualité variable selon cavités) concernant les cavités équipées du congrès. Compilation disponible et distribuée avec le CR.
  • OpenStreetMap : points GPS généralement précis pour ce qui a été testé, notamment pour
  • rattraper les imprécisions du topoguide.